Paru le vendredi 26 février 2010 sur AQRIPH
L’intégration en classe ordinaire : L’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées (AQRIPH) s’insurge contre les propos de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) qui , pour contrer l’intégration des élèves handicapés et en difficultés d’apprentissage, dénonce à la fois les pouvoirs politiques et judiciaires.
À son article 235 la Loi sur l’Instruction publique oblige la commission scolaire à adopter une politique relative à l’organisation des services aux élèves handicapés ou en difficultés d’adaptation ou d’apprentissage, qui assure leur intégration harmonieuse dans une classe ou un groupe ordinaire. La Loi se prononce donc en faveur de l’intégration scolaire en classe ordinaire, la classe spéciale étant l’exception.
La FCSQ prend position dans le dossier de l’intégration scolaire et par des propos tenus par sa présidente, madame Josée Bouchard , se pose la question suivante : « Est-ce qu’on est allé trop loin dans l’intégration à tout prix » ? L’AQRIPH se demande bien comment une commission scolaire peut aller trop loin en matière d’intégration d’un élève handicapé ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage? Comment un élève peut-il être trop intégré ? Ce questionnement sur l’intégration fait par la Fédération constitue une atteinte de l’essence même de l’article 235 de la Loi. L’AQRIPH trouve inacceptable ce questionnement de la part des commissions scolaires en 2010 et souligne que les propos tenus vont à l’encontre de plusieurs lois et politiques du Québec concernant l’intégration scolaire et adoptées à l’intérieur de processus démocratiques reconnus.
La Fédération va jusqu’à contester l’autorité des tribunaux. En référence au jugement dans le dossier du jeune Joël Potvin, madame Bouchard indique : « Quand un jugement du Tribunal des droits de la personne vient s’ingérer dans l’organisation scolaire et donne des ordres, il y a quelque chose qui ne marche plus au Québec ».
L’AQRIPH invite la Fédération à revoir sa stratégie dans le dossier de l’intégration. Puisque le principe de la primauté du droit est reconnu au Québec, ce n’est pas en s’attaquant aux lois et aux jugements des tribunaux que les problématiques liées à l’intégration scolaire seront résorbées.
En conclusion, face aux réactions que soulève le dossier de l’intégration scolaire depuis les derniers jours, l’AQRIPH demande à la ministre Michelle Courchesne d’agir, afin d’avec les différents acteurs impliqués, trouver des solutions concrètes et satisfaisantes pour tous. Les sommes dépensées en frais judiciaires pourraient certes l’être à meilleur escient pour les élèves.
Madame Isabelle Tremblay, directrice de l’AQRIPH 418.694.0736 26 février 2010